Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ALERTE 2011/ Projet de Théâtre Forum de la compagnie Potimarron, le blog des habitants

5 avril 2011

Message de nos amis vignerons "bios", solidaires de notre projet

Bonjour,

En ce très beau printemps 2011 en Alsace, les travaux de liage des vignes sont pratiquement terminés. Les petites plantes à fleurs de notre sol granitique ont poussé rapidement cette année, les petits myosotis et les pensées sauvages sont en pleine floraison. Les muscari bleu foncé apparaissent, la mâche des vignes monte en graines. Hier nous avons entendu le premier coucou dans la forêt au bord des vignes. Les bourgeons des vignes commencent à grandir, la sortie des feuilles se prépare.

Salutations printanières

Florian, Michel et Yvette Beck Hartweg

http://beckhartweg.free.fr/cave/

http://www.youtube.com/watch?v=ocZCHxBBvrk

http://www.dailymotion.com/video/xcekhq_taille-de-la-vigne-avec-florian-bec_creation


Publicité
Publicité
7 mars 2011

Actualisation du projet ALERTE 2011 et CALENDRIER

Les ateliers ont démarré le Mardi 1er Février (19h-22h) et le nombre de participants que nous avions annoncé, 40 est largement atteint : de nouveaux habitants venant  de tous les horizons de la  CUS

 

Ce blog du projet,  rédigé après chacune des séances par l’un ou l’autre des participants de l’atelier ou un membre de la cie du Potimarron donne une idée du travail engagé : jeux  de construction du groupe ,improvisations  récits des participants, intervention d’experts solidaires…

 

Une dynamique est enclenchée, certains participants se retrouvent, par ailleurs dans  d’autres manifestations (Conférences-débat , projections de films sur les questions environnementales qui ont lieu  dans différents lieux de la ville ; à la maison des associations, dans différentes universités) . La thématique proposée par le projet répond à  des questions  et préoccupations. des habitants .

 

Le Calendrier  du projet ci - contre fait part des contenus des week-ends  et des dates  et heures  du spectacle présenté dans le cadre de  Strasbourg Méditerrannée entre fin novembre et début novembre  2011

 

Le Calendrier du projet ainsi que celui des représentations sont dores et déjà calées

avec tous les partenaires !

 


 Présentation, mobilisation des  habitants  autour du projet et du spectacle :

 

Pour créer la mobilisation des  habitants,autour  du  projet nous présentons celui – ci  dans  diverses réunions où sont présents les partenaires de quartier .

 

Ainsi les réunions suivantes ont eu lieu :

Dans le quartier  gare

Le projet  a été présenté dans 3 lieux du quartier en présence :

 - de chargés de mission

 - d’acteurs  associatifs (Asso.Plurielles, Porte ouverte , ASTU, NadiChaabi, Espace indépendance, Entr’aide le Relais , Vilaje, Horizon Amitié ) et culturels ( Festival Strasbourg Méditerranée  et le Directeur des Taps )

 

> Le 13 janvier  2011 au TAPS Gare lors d’une rencontre qui a réuni Olivier Chapelet - Directeur du Théâtre, le Chargé de Mission et des associations du quartier partenaires ( Plurielles, Nadi Chaabi,  ASTU et  Festival  Strasbourg Méditerranée

 

> Le  jeudi 3 février : à la  Résidence des  Arts, rue du Hohwald avec les partenaires : Porte Ouverte, Espace indépendance  Entraide le relais Plurielles Vilaje Nadi Chaabi Horizon amitié Théâtre Espace Indépendance),

> le 15 février 31 rue  Kagueneck à la Direction de  proximité lors d’un Atelier Territorial sur la thématique des Usages des Places et Placettes.

 

Dans le quartier de l’Elsau

Le mardi 18 janvier le projet est présenté dans le cadre d’un Atelier Territorial des  partenaires « Jeunesse »

 

Dans le quartier de Cronenbourg :

Jeudi  27 janvier – réunion  de partenaires du quartier avec les chargés de  Mission de la Ville  et de l’Etat, à l’école Wurtz de Cronenbourg. Des membres du Potimarron participeront à plusieurs manifestations organisées lors de la Semaine de l’Environnement qui a lieu en mars.( 3 temps  sont prévus  pour y rencontrer les habitants et les associations partenaires 

( Mercredi 2 mars ,, vendredi 18  mars et  vendredi 25 mars ).

Des  paroles  et  récits d’habitants qui ne peuvent pas se mobiliser sur la  durée du projet mais qui souhaitent apporter leurs contributions au niveau de la recherche engagée par les participants de l’atelier ALERTE 2011, pourront être recueillies  et alimenter les matériaux de recherche collective .

 

Dans le quartier de Koenigshoffen / Elsau / Montagne - Verte

Le 15 février au CMS  de Koenigshofen, nous avons présenté le projet ALERTE 2011 lors d’une rencontre à laquelle le Théâtre du Potimarron était invité, aux côtés d’autres associations ( Assocation Tôt ou tard , association PAR ENchantement ) par la  Direction des  Solidarités et de la Santé  et qui concernait  la question de la Culture  comme levier d’insertion sociale et qui a regroupé  les quartiers  de  Koenigshofen, Elsau et Montagne Verte.

 

Dans le quartier de Haute pierre

 A la suite de contact  pris  avec la chargée de mission de la  Ville  du quartier  et le CSC Le Galet, une présentation du projet aura lieu le 31 mars  à 17h30, lors  d’une  réunion / débat sur «  le partage des espaces publics » .

 

Les autres  quartiers

D’autres  rencontres sont  à mettre en place avec les quartiers de la Meinau et du Neuhof.  EN COURS

 

Les contacts et les rencontres que nous développons parallèlement aux ateliers des Mardis soirs, dans notre local de la Route du petit Rhin, visent à :

 

- croiser notre projet avec des actions en cours dans les différents quartiers

 -  à créer une dynamique  de réflexion et d’actions  avec les  habitants  qui ne participent pas directement aux ateliers  hebdomadaires mais qui s’y associent d’une autre manière afin que les représentations théâtrales de l’automne couronnent un processus d’interpellation  engagé  en amont durant toute l’année .

 

Calendrier du projet ALERTE 2011

 De février à juin : recherche, interventions  et improvisations

 Les mardis  à partir du 1er février de 19 H à 22 heures

+ week-ends samedi 14 h 20 h; dimanche 10 H 17 H

 

Les dates  des  week-ends et les intervenants

Week-end du  samedi 12 et dimanche 13 mars :  Julie  Watrin qui nous parlera du projet alternatif qu’elle développe  à la  Clémenterie  en Ardèche.

Week-end du  samedi 2 et dimanche 3  avril Françoise  Gigleux de l’association «  L’eau est le pont »  viendra  de Paris nous  parler de la question de l’eau  , des enjeux au niveau de la planète pour les populations.

Week-end  du samedi 9 et  dimanche 10 avril :  Gaëlle le Vaugeois viendra nous parler des  énergies renouvelables.

Week-end  du  samedi 14  et dimanche 15 mai : David  Gremillet , directeur de recherche  au  CNRS  de  Montpellier qui nous parlera  des   effets  de la pêche  industrielle sur  la biodiversité  marine et les populations.

Week-end du vendredi 24, Samedi 25  et dimanche 26 juin : synthèse  des improvisations  et d choix  des   scènes  du spectacle , avec la participation de Fabienne Brugel (Cie Naje/Paris).

 

Reste à fixer la visite en groupe « des  jardins  partagés »  de  Hautepierre ( un samedi matin )  et un week-end  pour 15 personnes   à Saint Dié  sur le projet  d'autoconstruction "ECOLLINE".

 

Écriture du texte final du spectacle Fin juin / juillet > par les professionnels 

 De septembre à mi novembre, les ateliers correspondent à des temps de répétition.

 

 

DIX REPRESENTATIONS DU SPECTACLE  ALERTE 2011

DATES & LIEUX

 Lundi 28 novembre -  Meinau   salle de l’ Eglise  Saint Vincent à 20 heures

 mardi 29 novembre   - Foyer Adoma, rue de Mâcon au  Neuhof à 20 heures

 mercredi 30 novembre - CSC  Cronenbourg – salle de l’Aquarium à 20 heures

 jeudi 1er  décembre - CSC «  Le  Galet » Hautepierre à 20 heures

 vendredi 2  novembre - CSC  Koenigshoffen à 20 heures

 samedi 3 décembre - salle du Cheval Blanc à Bischheim à 20 heures

 dimanche  4 décembre -CSC  Elsau  à 18 heures

 mercredi 7 décembre - I ière représentation au Taps Gare  à 20 heures

 Jeudi 8 décembre - II ème  représentation au Taps  Gare à 20 heures

 Vendredi  9 décembre - Dernière  représentation au Taps  Gare  à 20 heures

 

7 mars 2011

Compte Rendu Intervention de Luc Huber -1er Mars

Intervention de  Luc HUBER – militant associatif Alsace Nature.

Texte rédigé par Jacqueline à partir des enregistrements audio.

Il va nous parler du lien entre remembrement  et paysage de la campagne  alsacienne 

Luc rappelle qu'il est venu  au Potimarron  sur un  projet concernant les mobilités : Quels transports pour quelle société ? Il nous avait parlé alors  du GCO  contre lequel il se bat depuis 10 ans  au sein du collectif "anti GCO" car le  GCO  est " une mauvaise solution à un vrai  problème ."

Aujourd'hui Luc  parlera  du remembrement  qui  a un lien avec  le  GCO puisque le passage de celui- ci ,  s'il se fait , entraînera  une redéfinition du  foncier sur le territoire de  25 communes  agricoles et périurbaines.

Ce remaniement du foncier  devra   tenir compte à la fois des  enjeux  agricoles , environnementaux et citoyens… citoyens   parce que les  gens " les rurbains " qui ont acheté des terrains très chers  pour être  à la campagne  tout en étant  à la porte  de l'agglomération strasbourgeoise ont envie de profiter de la nature , des chemins pédestres, des  sites agréables et pas seulement se retrouver  à faire  leur  jogging  au bord d’une route .

Un équilibre  devrait  être  trouver entre ces 3 enjeux, mais en réalité  ça se passe  autrement  : dans les commissions  de remembrement , il devrait y  avoir des représentants des propriétaires  terriens , des exploitants , des élus de la commune mais  les agriculteurs s'arrangent pour être représentés quasiment à 90 % .Sur  20 personnes  présentes à la commission   , il  y a  18 agriculteurs . Pour le représentant de la nature PQPN( Personne  Qualifiée  en matière de Protection de la Nature ), c'est très dur d'essayer de défendre la  nature  et les enjeux qu'il y a derrière  :des enjeux paysagers  : est ce qu'on veut que l'Alsace ressemble à la  Beauce , à la  Brie  avec des grandes lignes droites , des champs à perte de vue où  tout est rectifié, nivelé. Sans relief, il n'y a plus de paysages.

Pour Jean Michel (Sicard), la question du rural, concerne directement les citadins que nous sommes puisque se pencher sur cette  question, c'est se demander  quelle  agriculture on veut  car l'agriculture  concerne directement notre  alimentation.

Yvette dit qu'à Marne La vallée,  Disney Land veut  agrandir son parc sur 45  hectares ; des agriculteurs sont expropriés; est ce Disney Land qui est l'avenir de notre pays ? 45 hectares, qui partent  en fumée …. on devra chercher l'alimentation ailleurs , dans les pays en voie de développement …des  aliments  qui vont faire des milliers  de kilomètres et ainsi produire des gaz à effet de serre, alors qu'ici à Marne La vallée on pourrait garder les 45 hectares  pour l'agriculture  Personnellement moi  ça me touche  ça me fait mal aux tripes de voir ça. Il y a  quasiment  l'équivalent de 2 terrains de football  en  terres qui partent tous les jours, dans les constructions  et le reste….

Thérèse évoque  la ceinture maraîchère qui est en train de se développer autour des villes.

1000 hectares  en Alsace, qui  étaient agricoles, sont, chaque  année  artificialisées, soit par l’urbanisation, soit par différentes infrastructures telles  que les transports et autres. 

 La question se pose : est ce qu'il faut continuer  de perdre autant de terres  agricoles ? Est ce qu'il faut que le  Brésil devienne la ferme du monde et nous inonde de produits  agricoles ? Est-ce que l'avenir n'est pas à quelque chose de local Ne faut-il  pas gagner  en autosuffisance alimentaire ? Pour une ville comme  Strasbourg, l’enjeu très important  pour les décennies à venir   Créer, par exemple, une ceinture maraîchère  autour de  Strasbourg  afin d'être autosuffisant au niveau des  fruits et des légumes.

Si  le GCO ne se fait pas -on continue la bataille  contre cette  autoroute -, on pourra  transformer les   300 hectares  en trames vertes et en ceinture maraîchère.

"En tant que  naturaliste, je suis  concerné  par la trame verte  et bleue. L’enjeu, c’est la question des mobilités de  la faune et la flore …. Des enjeux  liés à la biodiversité. En Alsace comme partout dans le monde, la biodiversité  a beaucoup régressé depuis ces dernières décennies : des espèces ont disparu.  L'un  des enjeux  , est de créer des corridors  écologiques  qui relient  entre eux des espaces encore  naturels  pour que la flore et la faune puissent se déplacer   ; ainsi on espère regagner de la biodiversité  car on pense que l'avenir de l'espèce humaine passe par l'arrêt de l'atteinte à la biodiversité ;les corridors verts permettent à la flore et à la faune de circuler et nous ,dans les commissions de remembrement l'une de nos principales revendications , c'est d'obtenir ces fameux corridors verts ."

A ne pas confondre  avec les enjeux citoyens : un corridor vert ça permet à la faune de circuler  en toute tranquillité ; souvent ça peut être le long d'un ruisseau, alors que les citoyens qui ont besoin de chemins de promenades et  pistes  cyclables   ne doivent pas  être au même endroit que les couloirs écologiques : ils peuvent aller de l'autre côté du ruisseau…

"Quand on parle de terres  agricoles, il y a vraiment des choses qui sont en notre défaveur : les agriculteurs   ont un enjeu économique que nous comprenons,  mais  ils en parlent toujours en terme de " contraintes  environnementales. On estime qu'un agriculteur ne devrait pas parler en terme de contraintes  environnementales, parce  que sans la nature, l'agriculteur n'est rien. Il n'y  pas d'agriculture sans nature  et pour l'instant l’environnement, pour les agriculteurs c'est encore des contraintes  alors nous on essaie  de se battre. Parmi les marges de manœuvre , le ruisseau est assez  intéressant , parce que l'Europe  impose  de  garder le long des ruisseaux  des  bandes de  5 mètres enherbées ; avant les  agriculteurs plantaient du maïs  jusque presque la moitié du ruisseau !  La PAC leur paye ces bandes enherbées ;  et pour nous  c'est une opportunité  pour négocier  ces terres  agricoles - là."

"Du coup, il est plus facile de négocier les  trames vertes , les couloirs écologiques , voire les sentiers de randonnées pour les citoyens -  et les associations de pêcheurs sont aussi associés ;  dans une commission de remembrement , il y a  3 PQPN , un nommé par Alsace  Nature , un nommé par les chasseurs et les pêcheurs et le  3 ème est nommé par la Chambre d'agriculture ,alors qu'ils sont déjà  18  personnes sur  20 à 22 ....Ainsi, ils ont même  réussi à ce que l'un des  3 OQPN  soit un agriculteur ; ça montre bien où se situent les rapports de force …"

"Dans les commissions  de remembrement, être  PQPN, est très  frustrant car nous, on a un idéal ; on  accepte d'être  PQPN, mais le rapport de force n'est pas en notre faveur.  Pourtant, le peu qu'on arrive à obtenir, on ne l’aurait pas si on n’y était pas."

"Je dois dire que  Conseil Général qui pilote ces remembrements joue assez bien le jeu  Il est  sensé être arbitre entre les  3 enjeux ; mais   même si  un arbitre est objectif ....si dans une   équipe il y a  20 joueurs ; et dans l'autre  équipe il y  en  a deux , l’arbitre  n’arrivera pas   à faire gagner l'équipe où y a seulement deux joueurs ."

"Les  zones naturelles  autour de Strasbourg  ne sont plus très  nombreuses.  Si vous allez  à Pflugriesheim , il n' y a déjà plus beaucoup d'arbres ;il n’ y a pas de haies , il n'y  a plus grand chose  par rapport il y a  40 ou 50 ans , mais c'est LA PAC( politique  agricole  commune ) qui a crée cela . Aujourd’hui, , avec les nouvelles directives, au niveau  d’une  commission de remembrement, voila comment ça se passe  :s’il  y a un élément naturel sur un terrain … au mieux , il est préservé ; au pire s'il doit être enlevé   parce qu'on veut agrandir des  champs ou faire passer une autoroute , il doit être compensé  à un autre endroit .Donc,  on part d'un état des lieux pour voir où il y  a des bosquets, des arbres avant de commencer le remembrement et comme ça , à la fin - un remembrement ça peut durer  6 ans -  on fait le point : est ce qu'il y a  autant de nature  qu'il y avait avant …..Voir un peu plus si on arrive à bien négocier. certains agriculteurs - pas tous , je ne veux pas les diaboliser -  quand ils savent qu'il va y avoir un remembrement  discrètement , ils prennent leurs tronçonneuses et ils essayent de nettoyer tout le paysage , comme ça  quand on fait l'état des lieux ; il n’y aura quasiment plus rien  On est donc dans des situations très difficiles  quand on a à faire  a des gens comme ça."

"Dans les commissions  de remembrement,  on   est confronté     à des gens      qui ont souci de leur rendement parce qu'ils sont victimes d'un modèle. Ce n'est pas de  leur faute - ils jouent le jeu  avec les règles qui leur sont imposées Et ils ne gagnent pas bien leur vie par rapport au travail qu'ils doivent fournir ; ils ont cette crispation sur les enjeux économiques  que les écologistes  dont je suis ne comprennent pas toujours  mais ceci étant dit , nous on estime que ce n'est pas viable  que leur modèle , va de crise en crise , que ce n'est pas viable à terme ;ils devraient agir avec nous pour changer de modèle  et c'est là qu'il y  a peut- être incompréhension parce que quand on vous  a demandé de travailler sur un type de modèle pendant 30 ou  40 ans et que vous avez fait tous vos investissements là -dedans , que vous vous êtes endettés , c'est pas facile de changer de modèle.  Quand nous on leur propose d'autres filières, il faut que ce soit des filières  viables où ils peuvent gagner leur vie, il  faut  qu'on leur trouve des clients,  des débouchés au maraîchage…. des choses comme ça. Il ne suffit pas de dire, il faut changer.  Voila, il y a donc cette crispation  et effectivement pour eux, l’arbre, c'est quelque chose de gênant.  Dans certaines commissions de remembrement, je suis assis à côté d'un agriculteur, il va me dire : «  ah! Mais si tu veux des arbres, t'as qu'à aller dans les Vosges… »  Ils conçoivent même  pas qu'un  arbre  puisse rester sur un ban communal. ça va très loin … c'est même pas la peine de parler de « paysages »   ;il y a vraiment l'enjeu de leur revenu sur un mauvais système  et pour la plupart d'entre eux c'est le seul enjeu qui compte … Après c'est un rapport de forces Nous, on a quand même certains droits heureusement : la  PAC ; le  Comité des rivières    Les trames vertes nous donnent certains droits , on a certaines billes dans les négociations , mais quelque chose qui est imposé par le règlement , ça ne marchera  jamais  parce que les acteurs de terrain c'est les  agriculteurs - vous  avez beau dire , ici je veux imposer un corridor écologique  si ça n'a pas été  accepté au préalable , ce corridor écologique , au bout de quelques  années , il disparaîtra très rapidement . Les  politiques qui sont au dessus de ça ,  qui mettent en place  les commissions qui pilotent tous ces systèmes , ils ont de beaux discours , ils savent très bien  teindre les discours de « vert « - le Conseil général , il paie très cher des  haies , des arbres  etc. .. Mais si il n'y a pas l'acceptabilité des acteurs, ces arbres vont être coupés au bout de quelques années et personne n'ira jamais chercher le coupable, faire un procès …. il y a cette lâcheté  là , c'est pour  ça que nous, on n’ a pas le choix quitte  à avoir peu de  choses … il faut  à tout prix que  ce soit négocié avec les acteurs de terrain  parce que nous après , on n'est  pas tous les jours sur le terrain et eux , les acteurs agricoles , ils  y sont tous les jours."

Jean Michel : "ce serait  justement intéressant  de parler de la  PAC, de ce  modèle   qui régit l'agriculture."

 Luc : "je peux parler un petit peu du Kochersberg  On dit souvent que l'Alsace est devenue une terre  maïsicole. Monoculture de mais et avec tous les problèmes  que ça cause sur la qualité de l’eau, de la nappe  phréatique.  Il faut savoir que dans les années  50 , avant la PAC il y  avait  2% de maïs en Alsace et donc les terres riches , fertiles autour de Strasbourg , le loess du Kochersberg , c'était des terres très propices à la polyculture ; il y a tout qui poussait sur ces terres   Il y avait toutes les protéines  végétales , le trèfle , la luzerne , le tabac , le houblon , toutes les céréales  et ensuite la  PAC est venue pervertir le jeu en orientant les subventions ,elle  a favorisé une pratique au détriment d'une autre  Il y a eu des accords mondiaux ; l'Europe n'avait plus le droit de faire des protéines végétales ; c'étaient les américains… donc tout ça  a complètement changé le paysage  et ainsi  pour un agriculteur  c'est plus intéressant de planter du maïs -alors que ce n’était  pas une  plante rustique de chez nous…  pourquoi parce que par rapport aux subventions c'est la plante qui demande le moins de travail  le rapport  subvention / temps de travail est très intéressant pour le maïs  Tout doucement la monoculture du maïs  a été  généralisée ; on a pollué l'eau des nappes et des ruisseaux.   Dans les années  50, l'eau des ruisseaux était buvable  maintenant  c'est terminé Aujourd 'huit, le bassin de la Souffel - la rivière et ses ruisseaux - est le bassin, le plus pollué d'Alsace et c'est vraiment des pollutions agricoles ; ça se stabilise, mais il n’y  pas de diminution notable. Des efforts ont été  faits  mais ils  sont loin d'être généralisés.

La trame bleue  c'est pour que les poissons puissent se déplacer  et là, l'enjeu principal c'est de renaturer tous les cours d'eau mais aussi de lever tous les  barrages. On a commencé à mettre des nasses  sur le Rhin , donc les poissons , arrivent à remonter de plus en plus hauts mais maintenant il faut s'occuper de la  Bruche , de la  Zorn  Il ne  suffit pas de faire des nasses  qui coûtent des millions mais il  faut  s'occuper des lieux de passages pour  les poissons migrateurs.

 la France  a toujours délégué  les affaires  européennes  au syndicat dominant le  FNSEA, le syndicat de l'agriculture productiviste  et chaque fois que l'Angleterre , l'Allemagne ont  essayé de faire évoluer la PAC dans un sens plus environnemental , c'est la  France qui a fait de la résistance ; après , c'est un rapport de force . Je fais  partie  des gens qui trouvent  que le l'action associative est  très importante  mais je  me rends compte  que ça ne suffit plus ; on a été  pas malmené  en bateau  avec le  Grenelle … des choses comme ça…  et à un  moment donné il faut aussi que les choses bougent en politique  , c'est pour  ça que je m'engage pour Europe  écologie ; on est un peu des pionniers ; peut être pour plus tard … quand Europe écologie aura plus de pouvoir au niveau européen , ce ne sera pas la même  PAC  que  actuellement.

Jean mi : la banque du Crédit Agricole  refuse de subventionner les  agriculteurs qui veulent s'installer en Bio.

 Luc raconte  une séance de remembrement :

  Quand on se réunit, on commence à définir les périmètres du remembrement. Il y a un  PQPN, (personne  que  Alsace Nature  nomme dans les commissions de remembrement)

 Les réunions  n’ont pas lieu en soirée, alors  parfois, comme je travaille,  je peux m'arranger avec un collègue, mais  ce n’est pas toujours possible   les réunions ont lieu systématiquement  les après midi… ce qui rend la présence des  PQPN  difficile

 A la  première réunion , le  PQPN  arrive comme un cheveu sur la soupe ; il a intérêt  à être  souple  si on les prend de front vu que le pouvoir n'est pas dans notre camp , on n’ aura rien , on sera l'emmerdeur de service et on va passer  3 heures pour rien . Il faut savoir composer.  En général on sort une carte  pour voir le périmètre  et   on dit : et bien maintenant on va tracer la ligne des nouveaux chemins. Avant, il y  avait un certain nombre de chemins (héritages  1950 / 60) pour accéder aux différentes  parcelles.   Ce que veulent les agriculteurs  c'est qu'il y ait le moins de chemins possibles  et les parcelles  les plus grandes possibles… on pourrait le comprendre dans un certaine manière ; c'est plus facile à exploiter, c'est plus rationnel  d'avoir un champ bien droit Donc, ils vont commencer par  tracer des lignes droites.  Dans le  Kochersberg, il y a encore   des rondeurs, des chemins qui  ne sont pas vraiment tout droits comme dans la  bassin parisien où on a des grands chemins rectilignes  à perte de vue. C’est à cause du relief … pour nous, c’est une chance  …. De temps en temps, il y a un talus, alors  là, il restera des arbres  et si il y  a un relief, il y aura un chemin qui devra contourner le relief.

 Dans les  commissions de remembrement où il y a un enjeu par rapport à une autoroute,  ou le  TGV par exemple: le concessionnaire de l'infrastructure va  être obligé de mettre  beaucoup d'argent pour financer des remembrements et là les agriculteurs ne  se gênent pas. Les rares  endroits  où il y  avait des talus, des bosquets, ils vont tout raser …. La ligne droite  est cohérente par rapport à une logique productiviste  agricole.  Quand on parle    de justes  équilibres, en particulier par rapport aux   enjeux paysagers, c’est  faux !   On est en train de saccager le paysage ! Les gens du Conseil Général freinent  les agriculteurs   dans leurs  frénésies  de lignes droites … de temps en temps ils disent : «  mais attends ! Cette petite colline, on va quand même pas l'enlever ! On va pas tout  raser avec l'argent du Conseil Général juste pour vous faire plaisir ! …

. Le remembrement  c'est parti pour 6 ans …il faut composer , soit on n’ y va pas   et on garde la tête haute  et si on y va pas ça sera pire  on n’ a pas le choix  parce que ces acteurs là c'est des acteurs  de terrain , nous aussi on  a  des billes à défendre , des enjeux , on est là pour  ça , on a été nommé pour ça  on a autant le droit que les agriculteurs d’ être là et à un moment donné , il faut qu'on négocie …. Ce sont des négociations très  frustrantes, au bout de  3 heures de  commission de remembrement. Mais  c'est un travail de longue  haleine. Il y a aussi « un bureau d'étude  environnementale »  qui est sensé aussi défendre des enjeux environnementaux… quand ils sont là. Dans les communes où les maires sont proches de nous, ça va mieux que dans  celles qui sont inféodées  aux acteurs  agricoles  et le bilan, il se fait dans  6 ans.

  Par exemple je  me bats pour préserver un élément de relief parce que la logique de compensation c'est limite.  Le Conseil Général dit par exemple : «  attention si vous enlevez  la haie qui est là vous serez  obligé de la compenser  c'est une obligation mais les acteurs agricoles disent : « c'est pas grave ! On va la compenser  à un endroit où ça nous gêne moins …  c'est à nous de dire non ! car  c'est un milieu naturel c'est un biotope qui va pas se reconstituer du jour au lendemain  Donc nous, dans une première étape on essaie de préserver  avant de compenser et quand on voit que le rapport de forces ne nous est pas du tout favorable …. Il faut de temps en temps lâcher un élément naturel  pour bien utiliser les compensations pour créer des corridors écologiques  parce que ainsi les milieux naturels restants on peut les relier entre eux  et aussi par rapport aux ruisseaux et ainsi on aura créé tout un petit maillage écologique sur un territoire.  La situation de la biodiversité   est aujourd'hui très mauvaise dans les zones périurbaines  de  Strasbourg  si on raisonne  en surface , il n'y a plus beaucoup de surfaces  en éléments naturels  Même si ces maillages ne sont pas grands en surface ,  les éléments  naturels reliés entre eux  font  que ça  marche mieux  pour la flore et la faune , pour la biodiversité . Donc il y  quand même des compromis  même avec des agriculteurs qui ne cèdent pas forcément de la surface.

 On essaie  aussi  de  convaincre  les  agriculteurs que si  on veut  développer  le tourisme vert dans le  Kochersberg , il faut qu'il y ait autre chose que des champs de maïs et des routes  à perte de vue …

 Est ce qu'il y a des agriculteurs bios dans ces commissions ?

 Dans le  Kochersberg, il n'y en pas beaucoup  hélas ! Dans les rares  villages, le cultivateur bio c'est le pestiféré  .Dans les commissions où je suis il n'y en a pas.  Dans les villages  de  Griesheim , Pfittisheim , Dingsheim , il y avait encore une dizaine  de petits agriculteurs , il y a  10 ans ;maintenant , il en reste  3 ou 4  qui exploitent chacun  , 70  hectares  il n'y a pas de place  pour un agriculteur  la- dedans  et le foncier est très cher.

  Au  niveau des consommateurs , il y a une forte  demande de bio, y compris dans les villages parce que ces fameux rurbains , eux ils n'ont pas de racines dans le terroir ….ils veulent que  ça change , ils sont prêts  à acheter du bio, aller  dans des AMAPS ..Mais à un moment donné, il faut que le rapport de forces évolue parce  que  actuellement si un jeune veut s'installer en bio, il n’aura pas de terres.

 Nous on connaît  quelqu'un dans un village où le fils  commence à être réceptif. Le père à  57 ans, le Fils  25  et lui, il envisage de se  reconvertir tout doucement en bio ; on essaie de le pousser  et bien sûr on lui garantira une filière d'approvisionnement mais c'est très dur parce que son père  n'est pas très d'accord.  

 Le groupe se répartit en petits  groupes  selon  l’intérêt  à l une ou l’autre  des  situations

 La coulée de boue

 Les cochons (élevage  intensif et élevage  qui respecte les bêtes, l’environnement  , l’alimentation )

 Bios et non bios  dans la  famille

 Des pommes à vendre

 La commission de remembrement

 Rondeurs et  courbes  contre lignes droites.  Quels paysages  pour l’Alsace ?

 

2 synopsis  de scènes rédigés par Jean Michel

la coulée  de  Boue

Après  plusieurs jours de pluies  torrentielles , une coulée de boue  envahit  les rues  du village occasionnant de très gros dégâts  dans les rues  dans les maisons   et au parc automobile . 

En urgence, sont réunis devant les conséquences  de cet évènement : le maire , un agriculteur gérant  une très grande  exploitation  agricole , un agriculteur  converti à l’agriculture biologique depuis longtemps , un représentant d’Alsace  nature  et quelques  habitants , ainsi qu’un  très important  entrepreneur  de  travaux publics de la  région . Les  habitants  sont  remontés  et expriment leurs griefs au maire  qui, jouant les ponce Pilate  renvoie  les évènements à quelque chose d’exceptionnel. Une habitante  lui rappelle que ça fait la deuxième fois  en 3 ans  que cela se reproduit. L’expert  Alsace  Nature   met en cause le remembrement  et l a politique  productiviste  qui est imposée  aux  agriculteurs : de Via  La  PAC . le rasement des talus , des arbres  et des fourrés , le nivellement  systématique  d’espaces  tirés au  cordeau  qui permet   en cas de pluies violentes des glissements de terrains  à cause des terres  devenues  trop dures  à force d’exploitation  intensive qui ne permet plus la captation de l’eau  jusqu’aux nappes  phréatiques .

Le village  se trouvant dans une cuvette, près d’une rivière. les pluies  à répétition  ont amassé  des grosses quantités  de terre  qui peu à peu , faisant boule de neige , va s’entasser en un gigantesque  amas , accumulation de boue de terre  qui , par le poids et  la force de a masse     va se transformer  en une immense  coulée de boue  que rien ne peut arrêter .

Le maire veut  minimiser les propos  de l’expert  Alsace  Nature  … les  habitants réclament des solutions.

L’entrepreneur  BTP propose des  solutions techniques, murs, travées  d’évacuation, etc.… Les  habitants sont très réservés  à tous ces projets .L’agriculteur  Bio proposera de revenir  à une  agriculture  plus soucieuse  de l’environnement  et critique les méfaits  de l’agriculture intensive . l’agriculteur  productiviste  rétorque   qu’il faut nourrir la population et les animaux  et qu’il est nécessaire  de rentabiliser  les investissements en matériel  agricole de plus en plus  sophistiqués , volumineux  et nécessitent des lignes droites  et des terres  les plus plates possibles .

Les  habitants  ne trouvent pas leur compte  après les atermoiements du maire, les propositions titanesques  de l’entrepreneur BTP  et le désaccord  entre les deux agriculteurs.

Devant le surplace  que provoque  cette réunion. le maire  esquive  une sortie  honorable  en proposant  une nouvelle réunion à la mairie  d’ici  quelques jours .. Les  habitants restent sur leur faim et très  critiques.

 

Les cochons

La scène  met  en confrontation  deux types  d’élevages de cochons :

D’un côté , l’élevage intensif  dans lequel les cochons  sont élevés  sur  un sol en caillebotis ( treillis de  bois  servant  de plancher  favorisant  l’écoulement du lisier ), animaux recevant   de fortes doses  d’antibiotiques  pour contrer toute infection  et les faire grossir plus vite .

De l’autre , un élevage  bio, où les cochons  sont dans de larges  enclos  à ciel ouvert  et nourris  avec des grains  et autres aliments complémentaires .

Dans le premier élevage, les animaux sont prostrés, émettent des sons étranges  et grognent de façon inquiétante.

Dans le second   élevage … les animaux gambadent  et s’ébattent avec bonheur.

L’éleveur du premier groupe  prend prétexte  de la rentabilité  et de l’importance  d’alimenter le marché  qui est très demandeur.

L’autre  défend la qualité, la défense de l’environnement  qui ne subit pas  les conséquences de l’épandage du lisier  dans les sols  et risque  de polluer  les nappes phréatiques et les cours d’eau.

D’une part, nous avons des animaux confinés  et d’autre part  des animaux à l’air libre. Quel élevage  favoriser  en accord avec la préservation de l’environnement ?

 


1 mars 2011

Infos sur recherches de Marie Monique Robin

Bonjour, une info reçue par mail et partagée avec vous sur ce blog, pour venir encore nourrir le temps de formation du projet Alerte 2011. Bonne lecture. Laura
 
"Notre poison quotidien "de Marie Monique Robin sera diffusé le 15 mars sur ARTE,
à 20 heures 40.
(un ami, Jacques, du Potimarron va copié le film afin que celles et ceux qui n'ont pas la TV ou ne sont pas disponibles ce soir là, puisse avoir la possibilité de voir le film)

Le même jour son
livre éponyme sera dans les librairies ainsi que le DVD.

(Extraits)..."Je commence aujourd'hui une série de papiers qui vont expliquer la démarche que j'ai suivie pour réaliser cette longue enquête qui m'a conduite dans six pays européens (France, Italie, Allemagne, Suisse, Grande Bretagne, Danemark), aux Etats Unis, au Canada, au Chili, et en Inde.

Pourquoi cette enquête? Alors que je travaillais sur le passé et le présent peu glorieux de Monsanto
et que je découvrais comment depuis sa création au début du XXème siècle la firme n'a cessé de cacher la haute toxicité de ses produits, je me suis posé *trois questions:

- Est-ce que le comportement de Monsanto constitue une *exception* dans
l'histoire industrielle?

- Comment sont *réglementés les 100 000 molécules chimiques qui ont envahi
notre environnement depuis la fin de la seconde guere mondiale?

- Y-a-t il un lien entre l'exposition à ces produits chimiques et "l'épidémie
de maladies chroniques évitables" que l'*Organisation mondiale de la santé
OMS) a constatée surtout dans les pays dits
"développés"* ( les termes que j'ai mis entre guillemets sont ceux utilisés
par l'OMS)?

Consciente que le champ d'investigation était très vaste, j'ai décidé de ne m'intéresser qu'aux seuls produits chimiques qui entrent en contact avec notre chaîne alimentaire du champ du paysan (pesticides) à l'assiette du
consommateur (additifs et plastiques alimentaires).

Avant d'entreprendre mon nouveau tour du monde, j'ai réalisé un long travail de recherche* préparatoire qui a consisté à lire de nombreux livres (une centaine, essentiellement anglophones), rapports, études scientifiques et
j'ai rencontré des experts (toxicologues, biologistes, représentants des agences de réglementation) , soit directement lors de rendez-vous personnels ou lors de colloques spécialisés. J'ai aussi consulté les *archives
d'organisations internationales comme l'OMS ou le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui dépend de la première.

des infos http://robin.blog.arte.tv/category/notre-poison-quotidien/

marie-monique robin

_______________________________________________________________


et pour illustrer et vous couper l'appétit :

la "Recette de la tarte aux cerises"

Voici, la liste des produits chimiques utilisés pour la fabrication d'une...tarte aux cerises de supermarché, depuis le champ de blé jusqu'à l'usine agro-alimentaire. Bon appétit!

Histoire de la Pâte
Pour obtenir la farine, les grains de blé ont été enrobés d'un fongicide avant semis.
Pendant sa culture, le blé a reçu de 2 à 6 traitements de pesticides selon les années, 1
traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d'éviter la verse et 1 dose importante d'engrais: 240 kg d'azote, 100 kg de phosphore et 100 kg de potassium à l'hectare, tout de même !
Le blé moissonné, dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfide de carbone, puis arrosés au chlopyriphosméthyl.
Pour la mouture, la farine reçoit du chlorure de nitrosyl, puis de l'acide ascorbique, de la
farine de fève, du gluten et de l'amylase. Ensuite, il faut faire lever la pâte. La poudre levante est traitée au
silicate de calcium et l'amidon est blanchi au permanganate de potassium. Pas de pâte sans corps gras. Ceux-ci reçoivent un antioxydant (pour éviter le rancissement) comme l'hydroxytoluène de butyl et un émulsifiant type
lécithine.

Histoire de la Crème
La crème sur laquelle vont reposer les cerises se fait avec des oeufs, du lait, et même de l'huile.
* Les oeufs proviennent d'un élevage industriel où les poules sont nourries avec des granulés contenant des :
- antioxydants (E300 à E311),
- arômes,
- émulsifiants: alginate de calcium,
- conservateurs : acide formique,
- colorants : capsanthéine,
- agents liants: lignosulfate
- et enfin des appétants : glutamate de sodium, pour qu'elles puissent avaler tout ça.
Elles reçoivent aussi des antibiotiques, bien entendu, et surtout des anticoccidiens. Les oeufs, avant séchage, reçoivent des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l'acide cholique et une enzyme pour retirer le
sucre du blanc.
* Le lait provient d'un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques :
- antibiotiques : flavophospholipol (F712) ou monensin-sodium (F714)
- antioxydants : ascorbate de sodium (F301), alphatocophérol de synthèse
(F307), buthyl-hydrox-toluène (F321) ou éthoxyquine (E324),
- émulsifiants : alginate de propylène-glycol (F405) ou polyéthylène glycol
(F496),
- conservateurs : acide acétique, acide tartrique (E334), acide propionique
(F280) et ses dérivés (F281 à E284),
- composés azotés chimiques : urée (F801) ou diurédo-isobutane (F803),
- agents liants : stéarate de sodium,
- colorants : F131 ou F142
- et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout ça, comme le glutamate de sodium.
* Les huiles, quant à elles, ont été :
- extraites par des solvants comme l'acétone,
- puis raffinées par action de l'acide sulfurique,
- puis lavageà chaud,
- neutralisées à la lessive de soude,
- décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de potassium
- et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc.
- Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.
La crème de la tarte, une fois fabriquée, reçoit des arômes et des stabilisants comme l'acide alginique (E400).

Histoire des Cerises
(complété d'apres des éléments de "Aromatherapie" Jean Valnet 1990, Maloine)
Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années.
* Les cerises sont :
- décolorées à l'anhydride sulfureux
- et recolorées de façon uniforme à l'acide carminique ou à l'érythrosine.
- Elles sont plongées dans une saumure contenant du sulfate d'aluminium
- et à la sortie, reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium
(E202).
Elles sont enfin enduites d'un sucre qui provient de betteraves qui, comme les blés, ont reçu leur bonne dose d'engrais et de pesticides. Ce sucre est extrait par :
- défécation à la chaux et à l'anhydride sulfureux,
- puis décoloré au sulfoxylate de sodium,
- puis raffiné au norite et à l'alcool isopropylique.
- Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.
Par ces traitements, les cerises ayant donc perdu tout leur goût, il est necessaire d'ajouter un parfum artificiel alimentaire. Ce parfum est une recréation synthetique du goût et de l'odeur à partir d'éléments artificiels
issus de la chimie du pétrole aux prix de revient extrêmement faibles- par économie d'echelle - en comparaison du parfum naturel de fruit.
L'exemple developpé est ici la cerise, mais de tels composés servent à recréer aussi bien des parfums artificiels de fraise, d'ananas, de framboise, de miel, de caramel, de muguet..
etc.
* Le parfum artificel de cerise se compose donc des molécules synthetiques (donc à la stéréochimie inversée) suivantes :
- acétate d'ethyle
- acéthyl méthylcarbinol
- butyrate d'isoamyle
- caproate d'ethyle
- caprylate d'isoamyle
- caprate d'ethyle
- butyrate de terpenyle
- geraniol
- butyrate de geranyl - acetylacetate d'ethyle
- heptanoate d'ethyle
- aldéhyde benzoique
- aldéhyde p-toluique
- vanilline
- essence artificielle d'amande amère SAP
- essence artificielle de girofle Bourbon
- essence artificielle de cannelle Ceylan
- essence de lie de vin .

Ce texte, consacré à "la tarte aux cerises de supermarché" a été rédigé par Claude Bourguignon, un ingénieur agronome qui travailla à l'INRA, avant de quitter l'honorable maison pour cause de désaccord. Spécialiste de la
microbiologie des sols, c'est lui qui démontra, pour la première fois, que les sols cultivés à grand renfort d'engrais chimiques et de pesticides, étaient biologiquement ... morts. Tout ce qui fait la vie, et donc la qualité
des terres, à savoir les populations microbiennes et fongiques, est détruit par les produits chimiques, conduisant à une perte des nutriments et à l'érosion des sols. Membre de la Société américaine de microbiologie - en France , il n' y a plus aucune chaire de microbiologie des sols, y compris à l'INRA! - Claude Bourguignon a créé avec sa femme le Laboratoire d'analyse microbiologique des sols, qui intervient dans de nombreux pays, pour aider
les agriculteurs à retrouver la fertilité de leurs sols.

Je vous souhaite à tous un bon appétit... 


28 février 2011

Comte rendu Atelier du 22 février 2011

Compte rendu de l’atelier du mardi 22 février, par Laura, à partir de ses notes, et celles de Jacqueline.

Jacqueline et Jean Michel ont souhaité informer le groupe sur les types de scènes types constitutives d’un spectacle de théâtre Forum.

Il s’agit de différentes structures de scènes :

  1. Des scènes de dévoilement pour comprendre des enjeux socio- économiques
  2. Des scènes positives, c’est à dire des histoires réussies, des alternatives citoyennes …
  3. Des scènes de FORUM: c’est à dire des scènes qui présentent des situations d’échecs et qui permettent de  mettre    en place notre volonté., de modifier positivement le cours de l’histoire

 

Ensuite il a été proposé de faire émerger des récits concernant des situations  dans lesquelles on est obligé de faire des choses  qu’on ne voudrait pas ; des situations de contrainte. Des situations de freins  par rapport  à  notre volonté.


Pour faire émerger ces récits nous avons fait appel à l’exercice du COPILOTAGE.

L’exercice du COPILOTAGE

Il s’agit   d’un travail en binôme. Le groupe est séparé en sous - groupes de duos. Les personnes se mettent dans un endroit où elles se sentent à l’aise : certains vont dans l’espace café, d’autres dans les sofas, canapés qui bordent une partie de l’espace de travail de jeu scénique, d’autres encore sortent du bâtiment.

Chacun raconte une histoire « à l’autre » : une histoire dans laquelle il a vécu une oppression et sur laquelle il veut agir. Il peut s’agir aussi d’une oppression dont il a été témoin, dans ce cas, il s’agira d’un « récit en solidarité ».

Chacun se raconte respectivement une histoire et exprime respectivement « quelle est sa volonté dans cette histoire ? », c’est-à-dire, ce qu’il souhaiterait restaurer, regagner dans l‘oppression qu’il a vécue.

Chacun doit comprendre le sens, les enjeux de l’histoire de l’autre, afin de pouvoir la raconter à son tour au groupe en utilisant le « je », de la première personne. Cet échange mutuel d’histoires se déroule sur un temps de 20mn environ. A l’issu des 20 minutes, toutes les personnes formant des « duos » reforment le groupe initial.

Le meneur de jeu invite alors chacun à raconter l’histoire à la première personne (à ce moment -là, le groupe n’est pas sensé savoir à qui appartiennent les histoires.)

Analyse : ce jeu initie un travail de réappropriation de l’histoire de l’autre. Il est à la fois un moyen pour « médiatiser » à l’ensemble du groupe une histoire personnelle et il est à la fois un moyen pour développer la confiance, l’écoute, l’empathie.

En « reprenant pour moi » l’histoire de l’autre, je me mets à sa place. Cette place de protagoniste de l’histoire me permet de comprendre ce que « l ‘autre » a vécu, a subi.

Cet exercice qui se déroule  en « tandem » favorise la compréhension mutuelle car chacun doit écouter et comprendre le déroulement et les enjeux de l’histoire de « l’autre ». Cela permet de faire émerger des récits, des représentations  sensibles, sans prendre le risque d’exposer à des émotions trop fortes celui qui a vécu l’histoire. Le nom donné à cet exercice : « copilotage », nous indique aussi que pour comprendre une situation il faut parfois les « yeux » d’un autre, l’apport d’un autre, d’un tiers pour saisir tous les enjeux qui « nous » échappent.

(passage extrait de mon mémoire  de Master II "Lutter contre les discriminations par l'outil du théâtre forum",  Master II - Echanges Interculturels/Sorbonne Paris III,  2009 )

 

Les histoires qui ont émergé à la faveur de l’exercice :

Point de départ des récits :

Repenser à des situations  dans lesquelles on a été obligé de faire des choses qu’on ne voulait pas ; des situations de contraintes. Des situations de freins  par rapport à notre volonté

 

Histoire de Perle

« J’ai décidé d’aller dans une AMAP pour changer de consommation et le projet me plait    C’est un projet  basé sur la solidarité. Les organisateurs  étaient en colère  parce que  personne  ne s’inscrivait pour venir  en aide  pour  préparer les paniers. Je me suis inscrite  pour essayer de modifier la situation Personne n’était très  participatif et solidaire. J’avais envie  que l’on ne consomme pas chacun dans son coin.“»

Histoires en résonance

Jean Michel

Dans les années 70, je recevais des produits de la Région parisienne ; je les stockais dans un hangar. Je demandais de l’aide pour décharger. Ils venaient de moins en moins ; je faisais venir du  riz de  Camargue. Je me suis retrouvé à décharger seul les sacs de riz. J’ai tout arrêté  car j’ai été écoeuré. Commentaire du groupe :

Pierrette

Pierrette  raconte une autre histoire en résonance ;  c’est aussi une AMAP ,  il y a un paysan ; il y a un panneau avec tous les noms des participants  de l’AMAP ; le  paysan prévoit la quantité  et variétés pour 45 paniers mais si on arrive en fin de course , certains se sont  servis plus que d’autres 

Remarque: Consommer du Bio comme on consomme de l’autre ?

Cela questionne comment les gens s’engagent, comment ils ne sont pas seulement là pour consommer  mais comment cela doit aussi être collectif.

« À travers ces histoires on voit que certains s’arrêtent à l’acte de consommation et d’autres voient plus loin, y voient une transformation de société différente. » Dominique

 

France Dominique

France Dominique raconte des réflexions des participants  d’une AMAP qui se plaignent que les légumes sont difformes. Elle  dit que « ce n’est pas les légumes qu’il faut changer mais  que c’est dans nos têtes  qu’il faut changer notre  pensée conforme. Les légumes sont bio… c’est notre esprit  qui ne doit pas être difforme … »

Histoire de Pierrette

Je vais faire les courses. J’ai 5 euros en poche  pour acheter du pain ; de l’eau  et quelques  yaourts. Devant le supermarché, il y  a une personne qui fait l’aumône. Je ne peux rien lui donner car si je lui donne je ne pourrai payer. Ça me pose problème

 

Histoire  ou commentaires en résonance

Perle dit : ça m’arrive tous les jours !

Quelqu’un dit : si on a  pas d’argent ; on peut s’arrêter pour parler.

Hergé dit : « tu n’es peut être pas obligé d’acheter des bouteilles d’eau, tu peux boire l’eau du robinet et acheter quelque chose pour la personne avec l’argent économisé par le fait de ne pas acheter de bouteilles d’eau. »

 

Histoire de Laura 

Je me sers de ma voiture  pour aller faire  des  brocantes afin d’acheter des cartes postales  pour les revendre. Je pourrais trouver d’autres solutions  que la voiture pour me déplacer ; je pense à l’auto partage ; ça serait plus économique , je serais plus en accord  avec moi-même ce qui me retient c’est   l’organisation  que  ça exige ; je ne suis pas encore  tout fait convaincu de me séparer de  ma voiture


Histoires en Résonance :

Cette histoire nous renvoie  au fait que   la question  n’est peut être  pas de posséder mais d’avoir accès à un service quand on en  a besoin

Info de France Dominique : sur  Internet, on peut trouver des jeunes qui louent leur voiture  

 Océane : pour  louer une voiture  à Aut’autrement, il faut avoir les  sous pour les cautions  

 

Histoire de Hergé

Je travaille pour un resto du cœur  qui s’occupe des bébés : on nous livre des aliments qui sont «  sur emballés » …de multiples enveloppes (plastiques, carton + plastiques…). Ce sont des industriels qui les envoient  - gaspillage  des emballages, papiers  ( ?)

 

Remarques en résonance :

Jean Michel «  il y a des consignes ministérielles très strictes par rapport à l’hygiène. Les entreprises qui proposent d’offrir leur surplus. Ont des mesures obligatoires d’emballage, de mise en sécurité de leurs produits. »

 

Histoire  de Dominique 

Quand je fais mes courses, j’essaie d’acheter au maximum des produits bio. Difficultés :

Dans le magasin où je  vais, il n’y  pas toujours du bio ; les magasins bio sont loin ; il y a des produits  bio qui ne correspondent pas à mes goûts. J’achète beaucoup de chocolat  mais les bio ne correspondent pas  à mes goûts

 

Histoire de Joëlle ; je travaille dans une poste qui est en réhabilitation. Les responsables  jettent les armoires. On n’a pas le droit en tant qu’employés de les prendre, ni  de les donner à une association: la hiérarchie  ne veut pas. Mais si la Poste était encore  un Service Public, le matériel serait un  bien public, mais comme La Poste est devenue un magasin qui vend des produits on n’est plus du tout dans une logique de service mais dans une logique de vente. … Dès qu’on a 5 minutes avec un client on doit lui proposer des produits, des marchandises. La pression hiérarchique est très lourde. On a une forte pression, ce n’est plus agréable de travailler.

 

Histoires en résonance :

 

France Do : La tension, elle  se sent aussi du côté « des clients »  qui font la queue. Tension ; Bagarres. En tant qu’usager de la Poste on ressent cette pression des employés, on a quasiment l’impression de les gêner.

Dominique : aujourd’hui, j’ai quitté la file  après avoir trop attendu, cela faisait plus d’une heure que j’attendais.

 

Histoire  de  Jacqueline

Moi j’ai un vrai problème avec les portables, je refuse d’acheter un téléphone portable.

J’en n’ai pas parce que c’est vraiment un produit de surconsommation, On nous fait croire que l’accessoire est nécessaire. Alors comment faire ? car en même temps je ne veux pas me couper des autres puisque tout le monde fonctionne  comme ça ; comment  faire pour  rester  en résistance sur des choses auxquelles on tient quand on est  à contre courant ?

Océane : sentiment de gâchis par rapport à une  hiérarchie qui décide. Dans mon immeuble, où je suis locataire,  des travaux  sont faits par les co-propriétaires. Ils refont des choses qui  pourraient encore durer, qui sont très bien, et moi je  ne peux rien dire  par rapport à ce gâchis.

 Marjolaine : là où je travaille, dans une structure mutualiste de coopérative, à la Mutualité Sociale Agricole, c’est différent. On fait le tri au bureau entre les papiers et les déchets  périssables et quand on change de matériel informatique ou bien on le vend à très bas prix pour permettre à des gens ou d’autres association de s’équiper avec du matériel encore en bon état à très bon prix (ex écran à 15 euros).

 Pierrette : Internet est un produit inutile ; j’aimerais vivre sans Internet mais il y a des papiers  qui ne peuvent s’obtenir que par Internet. Un ami instituteur raconte que ses collègues se parlent via Internet ; c’est comme un automatisme ; au lieu de se parler  au sein de l’école.

 Yvette : j’écris à la main ; je n’ai jamais pensé acheter un ordinateur quand je veux faire des doubles, je ne trouve plus de  carbone à acheter ; je voudrais  qu’on nous rende nos vieilles feuilles de  carbone.

Histoire en résonance ; jean Michel  Moi aussi j’écris à la main, mais le carbone est très toxique ; on peut acheter une petite imprimante pour faire les doubles

 

Argument en faveur d’Internet : tous les documents qu’on reçoit par internent, ça fait moins de forêts qui tombent.

Mais les jeunes  renouvellent  leur portable tous le  3 mois !

 Christophe : quand on est dans une boite privée, on te renouvelle  ton portable ; c’est gratuit ; c’est toute la perversion du système. Problème du choix. On a plus le choix. On est pieds et poings liés.

 Pour les ordinateurs : mon ordinateur  n’est plus compatible  avec la nouvelle version Windows  Nouveau logiciel ; l’ordinateur n’est pas assez performant ; donc destruction ; ça va à la poubelle. Augmentation des déchets !

 Pierrette ; dans mon entreprise, il y a  obligation de se parler  par mail  pour la « traçabilité » des messages et  des services. Les mails peuvent être lus par la hiérarchie. De fait on ne se parle quasiment plus directement entre collègue ; on s’isole chacun dans son bureau. Il y a une déshumanisation. . A- t-on encore  la possibilité de choisir ?

 

Histoire d’Océane

Je travaille le lundi dans un endroit  et le mardi  à un autre endroit  et ainsi de suite et à des horaires différents. Mon emploi du temps change très vite. Comment je fais pour me déplacer quand les  horaires  des trains qui  ne correspondent pas.   Co – voiturage ?

Si je pouvais m’acheter une voiture hybride …. Mais c’est cher … conclusion : c’est difficile d’agir !

 Histoire en résonance :  on peut avoir des idées, mais c’est difficile. Même les syndicats sont seuls. La lutte est difficile. Démission  parce qu’on n’a pas pu agir…

Et Stéphane Hessel qui nous invite à ne pas nous résigner !

 

Histoire de David

Je suis descendu un matin, ma voiture  n’était plus là ; je pensais qu’on me l’avait peut-être volée mais ma voiture s’est retrouvée à la fourrière. J’ai dû  attendre et payer ; ça m’a beaucoup gêné.

 Doris ; il y a des spécialistes, dès que la voiture  est surélevée, on ne  peut  plus rien dire c’est terminé, la voiture est bloquée ! Personne ne dit  rien. Il n’y a pas de solidarité  entre voisins. C’est l’argent qui domine ; c’est le  fric  qui  est l’en jeu.

 

Histoire  de  Marjolaine

Moi, j’aime les tomates, j’en mange ; j’en mange hors  saison  toute l’année. Je favorise ainsi l’agriculture intensive … je culpabilise un peu

Résonance : Christophe : depuis que je suis  à Strasbourg, je traverse  deux  marchés. Toute l’année, je trouve les mêmes produits (poivrons ; aubergines ; dans   50% des étalages, on nous incite  à acheter des légumes   qui   ne correspondent pas aux saisons.

Océane ;   En plein hiver, du bio  qui vient de loin ! Qu’est ce qui  est préférable ? Du Local  pas Bio   ou du Bio  qui vient  d’Argentine  et qui fait des milliers de  kilomètres de pollution pour  la planète ? C’est une cohérence d’ensemble qu’on doit avoir.

Yamina :  mais alors le café, le cacao !??  Ils viennent forcément d’ailleurs ! Est ce qu’il faut se priver de plaisir de manger certains aliments ?

 Histoire  d’Yvette

Yvette ; c’était en 99, on était dans un logement ; il y avait une tornade. On a vu le spectacle. La forêt a été ravagée, les platanes étaient par terre. Le désastre m’a marqué  Et personne n’a replanté derrière  et pourtant on en avait parlé.

 

Histoire d’Aurore  

J’aime les tomates  quand je vais au supermarché   et que les tomates bio  sont «  passées « 

J’achète  des tomates non bios qui viennent du Maroc et d’Espagne. Je choisis en priorité celles qui viennent d’Espagne car l’Espagne c’est moins loin que le Maroc !

 

Histoire  de  Kevin 93

Je vis dans le  93 dans un HLM  pourri Nos notes d’électricité sont salées.

On a arrêté  de payer  le loyer, mais on est bien conscient  des  problèmes  d’isolation  pour diminuer la facture. On a commencé à isoler le bâtiment ; on  a cherché du polystyrène,

 Ce n’est pas forcément esthétique mais on a bossé pour la planète

Le gérant des  HLM est venu un jour nous réclamer le loyer. Il a vu nos travaux et nous a dit :  Qu’est ce que vous faites !  C’est nul, Vous n’isolez pas ! Comment  voulez vous qu’on fasse, on est dans le logement social  et si vous payez  pas votre  loyer …

On lui a répondu : Quand vous aurez isolé l’immeuble on aura peut être les moyens de payer notre loyer !

 

Histoire  d’Anne 

 J’encadre un chantier sur l’idée d’échanges des savoirs  et particulièrement sur  les problèmes de l’Ecologie. J’ai montré comment on taillait  des espaces verts  avec «  la taille  douce » ; les personnes  pratiquaient  une  technique  classique  plus violente pour la Nature  . Commente je fais  pour  transmettre de telle manière  que ce soit accepté ?

 

Histoire de Daphné  

J’ai participé au tournage de Sherlock  Holmes….une grosse production américaine qui a eu lieu à Strasbourg ; le tournage a eu lieu Place de la Cathédrale dont ils avaient transformé les façades. Ils ont loué  les fonds de commerce des commerces de la place de la cathédrale pendant le tournage ; ils ont acheté plein de choses. Des miches de vrai pain et de vraies saucisses pour la décoration. Tout le pain et les saucisses se sont retrouvés par terre à la fin du tournage et quelqu’un les balayait  comme s’il avait balayé  la rue….Tout ce gâchis de pain et de nourriture ; ça  m’a choqué. J’ai donné une saucisse à quelqu’un qui était dans la rue.

 

Remarques en résonance :  décalage entre les moyens  de production du  Film et la situation sociale de  la réalité de la rue  où le film se tourne ( résonance  avec le film  « Même la pluie », où, l’équipe de tournage  est  interpellée  fortement par la question sociale , ici dans notre histoire l’indignation vient  aussi  d’une  personne recrutée  localement  sur le tournage )

Remarque : le pain, la nourriture par terre c’est choquant, le pain c’est un aliment basique noble.

 

Histoire  de  Damien 

 je fais partie d’un comité  de parents  qui veut avancer sur les questions du rapport des  enfants  qui sortent  de l’école et les dangers de la rue ( automobilistes )Passage  non gardé ;j’ai voulu interpellé l’élu ; ça n’a rien donné ; une voiture a foncé  sur des enfants ; il y a  3 familles  en deuil.

Remarques en résonance : Cette histoire  renvoie à la violence de la rue : voiture  contre piéton,  Comment se réapproprier l’espace public ?

 Histoire de  Sylvie  Je suis  devenue  écolo. Je veux circuler en bicyclette – j’ai crevé et j’ai pas le temps de faire réparer ; je suis obligée de reprendre  ma voiture car j’ai pas le temps de faire réparer mon vélo

 Histoire de  Rivo J’ai une conscience écologique ; je sais qu je dois changer mon comportement  alimentaire ; je discute  avec une copine qui veut rien comprendre :

Elle : Pourquoi tu t’embêtes ?

Moi : parce que ça concerne ma santé et l’avenir de la planète !

Elle : ça sert à rien ; ça sert à rien d’agir !

Question : Comment  faire pour la convaincre ?

Laura : j’ai le sentiment quand je vois les tremblements de terre que la Terre elle peut reprendre ses droits très vite. On est comme de simples fourmis à sa surface et je me dis qu’il suffit qu’elle se remue pour qu’on disparaisse. C’est pourquoi je n’arrive pas à être totalement inquiète pour la Terre car elle est très forte, même si je sais que les ressources exploitées par l’Homme ne sont pas inépuisables.

 Résonance – Pierrette : c’est en fait davantage la fin de l’Humanité dont il est question.

Dans la région de  Tchernobyl la flore  et la faune se reconstituent mais les   habitants continuent à mourir du cancer  et  de malformations génétiques.

Autre résonance :  France Dominique ; en arrivant  habiter  à la  Robertsau , il y  avait  un odeur terrible  ça venait du port aux pétroles : des stocks  de produits dangereux  L’air  qu’on respire , c’est un question  fondamentale .  J’ai rejoint une association … on  a bataillé des   réunions  à n’en plus finir. On a gagné sur la durée : les deux cuves  qui étaient à l’origine de la situation  ont été supprimées, c’était long  …. Toute la pression des lobbies.

 

Histoire  de  Gilbert 

Un problème qui me fait mal ; je participe à un petit déjeuner d’une association, tous les jours on nous donne deux bouts de pain et un peu de confiture  et  la majorité des gens jettent le pain.

Questions posée  à Gilbert : Est ce que le pain est bon ? Est ce que les personnes auxquelles on sert le même petit déjeuner sont elles  habituées à toujours manger du pain le matin ? Est ce que les services sociaux prennent en compte les différentes  habitudes  culturelles ? Est ce que le pain est bon ? Quelqu’un dit que le pain est dur. C’est choquant qu’autant de pain soit jeté mais n’y a t il pas des raisons à ça ?

 

Histoire   D’AMANDINE 

Une belle   histoire

Il y a  5 ans  j’ai travaillé chez un viticulteur. Il était ouvert à plein de choses telle que  la géothermie ; il voulait changer  sa manière de travailler ; on se moquait de lui mais  lui, il poursuivait son chemin ; il était pris pour un  farfelu  et maintenant ; il est  devenu crédible. Je suis admirative !

 En résonance : Pierrette : J’ai  un ami qui refuse la voiture. Tout le monde se moque  de lui … il cultivait son jardin depuis longtemps Maintenant tout le monde le  regard  avec un autre  regard

Océane ; je connais un paysan qui refuse de piquer ses bêtes en ce  qui concerne  certains vaccins ; il y  des éleveurs qui refusent la réglementation. Ce sont  des précurseurs.

Histoire de  Yamina J’habite Paris avec mon enfant et le père de mon enfant. Son père lui achète des fraises d’Espagne et je ne suis pas d’accord. Je  lui dis  que    nous achèterons plutôt des fraises bio ou bien  que nous prendrons celles de la grand mère qui en plante.Un jour, on se ballade dans un marché Bio et quand je vois le prix  de la barquette de fraises je lui dis « non » on attend les fraises de la grand mère. Trop cher le Bio, mais j’étais en porte à faux car j’avais dit au père de mon enfant que nous achèterions Bio au marché.

En fin d’Atelier, ont été listées les histoires  prioritaires pour  le groupe et sur les quelles nous pouvons faire  forum.

 

Les histoires  

 L’AMAP  où les participants  deviennent des consommateurs non solidaires

Le téléphone portable : Quand l’accessoire devient pour tous une nécessité : le téléphone portable crée un  faux besoin. C’est un  objet jetable. On est pris en otage ; Avec la pression du marketing,  quelles  sont mes capacités  d’agir ?

Les tomates  à toutes les saisons  (Choix du consommateur les tomates  d’Espagne, coût du transport transports = CO2

Deux histoires sur le gaspillage :

Le  tournage de Sherlock Holmes et  Le pain du petit déjeuner dans les poubelles

Travail et voiture : Le rapport des transports  et conditions de travail  qui me  contraignent à prendre ma voiture

La transmission des  savoirs : la taille douce (histoire d’Anne)

 

Les belles histoires positives :

L’agriculteur « farfelu » qui avait raison avant tout le monde

L’hommage  à "l’Ampoule  Centenaire" >  (référence au Film «  Prêt à jeter)

 pour accéder : http://www.arte.tv/fr/3714270.html

à Mardi prochain ! Bises, Laura

 

 

Publicité
Publicité
16 février 2011

Compte rendu de l'atelier du 15 Février par Catherine

  • Premier temps fort :

Intervention de Françoise Buffet adjointe au développement durable à la ville de Strasbourg.

Jacqueline la présente comme une femme de convictions et d’engagement.

Françoise se présente comme une élue sans étiquette, impliquée dans le soutien à l’agriculture locale. Elle questionne le terme « développement durable » en disant qu’il est mis à toutes les sauces , la question est : «  Qu’est-ce qui doit durer ? »

Constat : la croissance puise dans nos ressources naturelles, nous sommes en bout de stock. C’est alarmant et il nous faut absolument évoluer. Il n’est pas possible de continuer avec la même croissance tout en préservant nos ressources. Se pose également la question des pays en voie de développement , ils veulent la croissance, c’est légitime, tout le monde a le droit au bien-être. C’est la question du partage.

Mais sommes-nous vraiment heureux de vivre au dessus de nos moyens ?

Il s’agit d’un problème économique mondial. Nos économies suivent les marchés financiers mais plus celui de l’industrie. C’est un problème global qui touche à la fois à aux questions sur le climat, la crise social, et sur les valeurs sur lesquelles reposent nos sociétés. Comment répondre à ce problème global ?

Pour Françoise la réponse est réellement individuelle. Elle peut se résoudre sur des petites échelles comme les villages, les villes. En effet les politiques au niveau des états n’ont plus prises sur les marchés financiers. C’est l’émergence d’autre chose qui permettra au monde en fin de course de ne pas basculer. Il faut être humble, donner de l’importance à l’humain.

C’est au niveau de l’agriculture que peut s’appliquer le développement durable en touchant à la fois à l’environnement, à l’économie et au social. De fait l’alimentation est la base de tout. Françoise s’étonne qu’on confonde si souvent l’accessoire avec le nécessaire.

Son but est remettre en place autour de la communauté urbaine une agriculture qui nous nourrisse.  Autour de Strasbourg, il y a surtout du maïs et un peu de choux. Il s’agit d’impliquer les agriculteurs, de leur faire comprendre qu’on a besoin d’eux pour refaire une ceinture nourricière autour de Strasbourg. Il s’agit de ne plus dépendre de la planète toute entière pour se nourrir. La ville veut développer des terres maraîchères sans pesticide. Il s’agira de sortir de la politique agricole commune du marché européen en développant un maraîchage sans subventions mais avec des prix corrects pour les agriculteurs producteurs. Il s’agit de donner aux habitants de la ville la possibilité de retrouvailles avec la terre, de créer un sas dans ce monde immense. Cependant la ville n’a pas forcément les moyens et le rôle de chaque citoyen est déterminant.

Un exemple concret :

Un agriculteur d’Ostwald a loué 360 hectares de terre à la ville de Strasbourg, il cultive du blé et du maïs. Son bail expire en 2011. La ville lui demande de cultiver autre chose.

Mais c’est très compliqué, parce que la vile peut louer mais n’a pas le droit d’imposer quoi que ce soit. Et surtout il lui faut indemniser les cultures subventionnées, par exemple pour le maïs, il lui faudrait verser 180 000 euros pour 20 hectares de maïs.

Même si l’agriculteur dit oui pourquoi pas, en fait il ne sait pas travailler sans pesticide. Il ne connaît pas la lutte intégrée (avec des plantes qui en protègent d’autres avec des insectes qui en mangent d’autres). Il lui faut donc apprendre un nouveau métier. D’autre part, il faut faire un diagnostic de la terre et ce n’est pas sûr que sa terre soit suffisamment bonne. Pour l’agriculteur,  il y a également  le souci d’écouler ses produits, il n’a jamais fait les marchés. Il a plus de 50 ans, va-t-il accepter de faire une formation ?

On ne peut rien imposer et il faut faire preuve de patience. Les agriculteurs aiment  être utiles. Pour l’instant, ils sont soumis aux cours des marchés et ils ne savent pas toujours à qui ils vendent. Ils sont conscients de leur fragilité, ils aimeraient changer, mai c’est difficile.

La ville a proposé à cet agriculteur une expérimentation sur 10 hectares avec le parrainage d’un jeune agriculteur formé au maraîchage sans produits phytosanitaires. Il a été d’accord.

D’autres idées ont été développées pour diminuer le coût du maraîchage et permettre son accès au plus grand nombre : créer une libre cueillette, une équivalence travail-nourriture…

Il y a un autre terrain en vue à la Meinau.

  • Deuxième temps fort : les questions et les échanges avec les participants.

Les paniers repas (AMAP) ont beaucoup de succès en ville, ça fonctionne par abonnement et ça permet aux agriculteurs d’être sûrs de vendre leur récolte.

Certaines personnes abandonnent les AMAP à cause de la monotonie des produits de saisons (toujours des patates et des carottes en hiver). La question d’apprendre à manger et cuisiner autrement se pose.

Il y a des paysans qui passent vendre leurs produits dans les quartiers et qui ne sont pas respectés, certains habitants abusent de leur gentillesse en demandant du crédit qu’ils ne rembourseront pas, d’autres les insultent en disant qu’ils puent. Il s’agit de la place de l’agriculteur dans la société.

Comment faire pour motiver les gens à vouloir être agriculteurs ? Françoise dit que pour rentrer au Lycée agricole il faut 17 de moyenne au baccalauréat tellement il y a de demande en ce moment.

Information sur une ferme pédagogique au Neuhof pour sensibiliser les petits citadins qui ne connaissent rien à l’agriculture et au monde animal.

La question du GCO, où ça en est ? pour l’instant il ne se passe rien parce que c’est l’état et la région qui doivent payer et qu’il n’y a pas de sous, mais c’est toujours en projet.

Est-il réaliste de vouloir produire assez pour toute la ville de Strasbourg ? Françoise dit qu’il y a assez de bonnes terres agricoles dans le Bas-Rhin pour ça, avec de plus une nappe phréatique importante donc pas de problème d’eau.

La formation agricole est-elle en accord avec le développement durable ? L’agriculture biodynamique a beaucoup de succès. La formation plus traditionnelle est basée sur le concept d’agriculture raisonnée avec une utilisation des pesticides encadrée. L’objectif est de diminuer de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici 2018. Il y a un appel lancé aux fermiers volontaires.

Souvent les produits de proximité sont plus chers, est-il possible d’aligner les prix ? Françoise fait une réponse éthique, la plupart du temps les prix très bas supposent l’exploitation de l’humain, des conditions inhumaines de travail et parfois le travail des enfants.

Y-a-t-il une formation des cuisiniers à la cuisine bio ? Au lycée hôtelier, c’est surtout la mise sous vide qui leur est apprise…histoire de traçabilité et de législation ( à creuser) Il faudrait faire un travail sur le goût par l’intermédiaire des grands chefs. Le problème des prix trop élevés des repas à la cantine quand la bouffe est de qualité . La question des goûters trop sucrés avec emballage et vus à la télé : Françoise raconte l’histoire d’une petite fille qui avait honte de manger son goûter devant les autres enfants parce que c’était une tartine de pain avec du chocolat.

  • Troisième temps fort : Improvisations sur des thèmes extraits de l’intervention de Françoise.

Propositions de thèmes :

L’agriculteur d’Ostwald

La nouvelle formation des agriculteurs

L’histoire du goûter

La question de la transmission à travers la relation

Les choix que nous avons à faire dans les achats pour nous nourrir

Le mauvais regard porté sur les agriculteurs, leur place dans la société

Trois groupes d’improvisations se forment :

L’agriculteur d’Ostwald

L’histoire du goûter

L’agriculteur de passage dans un quartier

Après une demie -heure de travail chaque groupe montre le résultat de sa recherche.

Nous faisons forum sur la scène du goûter dans la cour de récréation et sur l’agriculteur dans le quartier.

Il faudra retravailler la scène avec l’agriculteur pour que la situation ne soit pas résolue et que nous puissions développer nos arguments en face d’un agriculteur qui refuse de changer.

Chaque groupe peut essayer de retranscrire sa scène pour qu’on ai un texte de la scène.

9 février 2011

Atelier du 8 Février raconté par Océane, grâce aux notes de Pierrette et Jacqueline

Pour commencer nous accueillons de nouvelles personnes parmi nous avec un jeu d'intégration "les prénoms et les gestes".

1er temps fort de l'atelier : les jeux d'aveugle

Un temps pour se choisir, deux par deux, et on se lance dans des jeux d'aveugle pour développer la confiance et la communication par le toucher. Ce jeu de "l'automobile" où l'un guide l'autre en silence avec une pression dans le dos pour avancer, les épaules pour tourner, et derrière la tête pour reculer. L'objectif est de faire vivre à l'autre un beau voyage. On alterne les rôles pour se rendre compte de ce qu'on ressent. Puis l'automobile cherche son autonomie et c'est au voyant de prendre toutes les précautions pour que son voyage soit  tranquille. Pour communiquer on expérimente d'autres langages que la parole pour avertir son partenaire d'un danger (comme nous sommes nombreux, il faut éviter les télescopages!) .On en parle ensuite entre nous. C'est un travail préparatoire pour ce qui va suivre.

2ème temps fort: la création collective et silencieuse

Par petits groupes nous pouvons "confectionner" des images avec les autres sur le thème de nos révoltes. C'est le corps de l'autre qui devient outil. Comme la consigne est de parler le moins possible, on se fait comprendre en déplaçant la personne, en lui montrant ce qu'on souhaite la voir représenter comme posture et émotion. Chaque groupe va construire collectivement 2 à 5 images en une demi-heure!!

atelier2okok




Pendant la pause, l'ambiance est à la fête pour la St Jacqueline!








Troisième temps fort de l'atelier: l'image d'un seul devient notre matière commune!

Chacun montre ses images à l'ensemble du groupe qui va proposer des interprétations. Pierrette et Jacqueline prennent des notes. Ce n'est qu'à la fin de ce temps d'interprétation de toutes les images que l'auteur donne sa version. Beaucoup d'images ont été crées, en voici quelques unes, à partir des photos de Laura. Pour la plus grande joie des lecteurs je choisis  ici de donner toutes les interprétations, y compris celle voulue initialement par l'auteur de la sculpture, à vous de trouver laquelle il s'agit!

image de Hergé

atelier2
_ Réunion du G8 où les grandes puissances écrasent.
_Le fossé entre pauvreté et richesse.
_ La résistance pacifique de manifestants face à une charge de CRS
_Coup de pied sur un homme à terre
_ Un Des passants sur le point de marcher sur un chewing-gum!







image de Camille

atelier2b
_ Un barrage à la frontière empêche de passer
_ La Pieta
_ La joie/le néant
_ 2 personnes passent en forcing, incivilité.
_ Ceux qui vont faire du tourisme dans un pays alors que les autres voudraient sortir de leur pays.
_ Tourner le dos à un passé chaotique
_ 2 agriculteurs bio du Kochersberg montrent la contamination au Round-up.
_ 2 personnes veulent immigrer dans un pays, les autres tentent de les en dissuader.

image de Anne
atelier2tri
_ Prise d'otage dans un autobus, le chauffeur ne se rend compte de rien.
_ Passagers clandestins dans un avion.
_ Dévoilement de l'industrie du pétrole qui sous entend des trafics             d'armes et lobbys d'influence.
_ Pilote= cerveau de l'affaire qui va jusqu'au bout...
_ Ben-Ali s'en va!
_ Catastrophe imminente , guerre, conflit, et le conducteur ne s'en rend pas compte.





image de Laurent
atelier2TI
_ Deux femmes déversent des tonnes de déchets
_  Des produits toxiques : certains versent, d'autres toussent, sont malades, très atteints, l'un est mort.
_ Tchernobyl!
_ Une machine infernale, la mort des espèces sous le rouleau compresseur de la soi-distante civilisation.
_ Déchets des grandes entreprises déversés dans l'eau et qui tuent l'environnement marin.




Image d'Elie
atelier2TIbisatelier2TIbissuite












_ Indifférences et indignations.
_ "Mêmes les bébés ont droit à la colère"
_ Révolte face à l'infantilisation des comportements.
_ Comportements irrespectueux, incivilités, fumer près d'un enfant, jeter des déchets, ...le manque de respect dans le tram.
_ Indifférence des gens à ceux qui polluent.
_ Incompréhension et agressivité face à une indignation.

Mardi prochain pour compléter notre recherche, nous recevrons Françoise Buffet adjointe à la mairie de Strasbourg en charge au développement durable, plan climat, espace verts, jardins familiaux, qui viendra nous parler de la PAC "politique agricole commune".
Renseignements  auprès de Jacqueline Martin et Jean-Michel Sicard au 03 88 33 73 01 et 06 67 79 43 66 ou par e-mail : contact chez theatrepotimarron.com

2 février 2011

Récit du premier atelier, par Océane

Mardi 1er Février nous étions 35 personnes rassemblées au local du théâtre du Potimarron, 17 route du petit Rhin à Strasbourg. Beaucoup de nouveaux visages pour cette rentrée au théâtre grâce au bouche à oreille et à l'appel dans le journal local.  Nous nous rassemblons en cercle, figure de l'égalité et de la solidarité pour un rappel des objectifs du projet et de ses enjeux: créer ensemble un spectacle de théâtre forum autour des préoccupations de l'environnement et des rapports solidaires, pas question d'écologie sans préoccupation sociale.

Puis nous nous sommes présentés  par le jeu, le geste et la voix, par un jeu de mise en mouvement dans l'espace :"la bombe et l'écran" qui permet de visualiser symboliquement, le danger et la ressource pour s'en sortir. Très peu ont survécu à cette simulation d'explosion!

Lors du jeu d'intégration des "espaces/stop", nous nous regroupions dans l'espace selon plusieurs critères: de la couleur de nos vêtements à la part de notre consommation de produits bio dans l'alimentation courante, à nos craintes et à nos aspirations. De quoi avoir une vision d'ensemble progressive sur ce qui nous relie et nous différencie.  

Voici parmi d'autres critères, nos craintes pour la planète :

Les  guerres, le commerce des  armes, les tensions dans les relations humaines, L'argent, la disparition du vivant,la  famine, la surexploitation de la terre, l'ultra-libéralisme, les déchets  nucléaires, Toutes nos erreurs  et toutes les  catastrophes  qui vont en découler, la mort des abeilles :l'extinction du vivant, vivre  ensemble, la dissolution humaine/ déshumanisation

 Et aussi nos espoirs pour la planète:   

La bonne volonté( la motivation), Citoyens debout !, la limitation des  gaz à effet de serre, Ne plus  gaspiller ,ne plus  jeter, Une prise de conscience  par tous, Vivre ensemble, politique juste, construire  un monde tous ensemble,le pouvoir  d'un  monde meilleur et uni.   

Nous avons expérimenté la création sans parole, la capacité du collectif naissant à s'organiser par lui-même, en représentant des "sculptures humaines" d'abord avec légèreté : de l'éléphant, au plat de spaghettis!! Pour ensuite former des représentations que nous avions du grenelle de l'environnement.

La lutte, le découragement, la conviction, le manque d'écoute, l'éveil des consciences, la détermination...

Un jeu de la pratique du "théâtre image" où l'on se fige en une posture qui permet à l'une ou l'autre de s'ajouter dans un duo de statues humaines, a donnée lieux aux interprétations du groupe à travers les thèmes choisis entre autres:


La mobilisation citoyenne, l'éveil des consciences inter générationnel, la sur-consommation, l'espoir de changer de système économique.


Au bilan de ce premier atelier : une dynamique est lancée, par le plaisir du jeu, la diversité d'expérience avec le développement durable! Et grâce au "blog", nous pouvons partager la progression de ce processus de création qu'est le théâtre forum.

 

1 février 2011

Projet Alerte 2011

   
ALERTE 2011, des habitants s’emparent des questions environnementales qui menacent notre vivre ensemble ».
La création théâtrale sera le résultat d’un processus de recherche et de rencontres mené avec 40 habitants de l’agglomération strasbourgeoise sur une grande question de notre société : comment organiser la vie de l'humanité pour qu'elle ne détruise pas la planète qui abrite sa vie, comment enrayer le réchauffement climatique... ?


CONTEXTE

Les experts du GIEC nous alertent : le réchauffement climatique est en cours et si nous n'arrivons pas à l'enrayer d'ici la fin du siècle, nous subirons de grandes catastrophes écologiques et humaines. On constate déjà une variabilité extrême et une hausse du niveau des océans : les premières victimes de ces catastrophes à répétition sont les populations les plus vulnérables en Afrique sub-saharienne, en Asie centrale, du sud est et dans de nombreux pays insulaires. L'accès à l'eau ou à la terre est gravement menacé,des centaines de millions de personnes risquent d'être poussées à l'exode ,grossissant les rangs des " réfugiés climatiques " qui ont déjà atteint le nombre de 25 millions. Des conflits sont prévisibles pour l'accès à l'eau, à la terre, à l'énergie... La lutte contre le réchauffement climatique mobilise les scientifiques et l'attention de plus en plus soutenue des citoyens. Elle mobilise aussi les états ( à l'international,le sommet Kyoto, celui de Copenhague l'an passé et celui de Mexico dans quelques mois, au niveau national les Grenelle 1 et 2). Si des avancées ont lieu, les états n'ont pas encore abouti a des décisions à la hauteur des enjeux et la plus grande partie des citoyens n'acceptent pas de devoir changer leur manière de vivre et de consommer ou minimisent le danger ou vivent dans des conditions qui ne leur permettent pas de le faire ou de l'imaginer. Pour enrayer le péril, un grand pas doit être franchi par les communautés humaines. Il passe par une remise en question du modèle dominant fondé sur le consumérisme et la croissance sans fin. Les citoyens ont donc un rôle primordial à jouer car leurs représentants politiques ne pourront prendre les mesures qui s'imposent s'ils doivent aller à l'encontre de « l'opinion ». Il s'agit donc de mobiliser les consciences, les énergies, les idées, les actes concrets des citoyens.

Ce processus sera construit en plusieurs phases :
Phase 1 : la formation et la récolte des matériaux de la réflexion : apports d'experts solidaires, de citoyens,rencontres d’élus, engagés dans des actions qui témoignent « d'un Autre Monde possible » qui allie le vivre ensemble, et le respect de l'environnement, des visionnages d'œuvres cinématographiques, des récits parles participants eux-mêmes des situations dans lesquelles ils sont vis-à-vis des questions qui nous préoccupent.

Phase 2 : L'élaboration. Il s'agit alors de construire sa pensée sur le sujet et de la traduire en un spectacle théâtral(improvisations diverses puis écriture du texte pour le spectacle).

Phase 3 : Les répétitions.

Phase 4 : La mise en oeuvre des spectacles de théâtre FORUM permettant la sensibilisation des habitants et le débat public (10 représentations dans les quartiers de Strasbourg seront organisées avec nos partenaires de terrain).

Financements demandés CUCS - DRAC

Partenaires à ce jour : Festival Strasbourg Méditerranée, Taps Gare , Centres socioculturels de Hautepierre - Cronenbourg -Elsau -Koenigshofen. Adoma- association « L’eau et lePont - Du pain et des roses - Ecoquartiers Strasbourg - Jardins de la Montagne Verte Eco Conseil - Alsace Nature - Alternatives Economiques (partenariaten cours de constitution)
Le spectacle sera créé dans le cadre de Strasbourg Méditerranée 2011et accueilli au TAPS GARE.

LES ATELIERS SONT OUVERTS à TOUS HABITANTS, JEUNES et ADULTES : les séances ont lieu les mardi soirs de19H à 22H, et au cours de week-ends de Février à Juin, et de Septembre à Novembre 2011 au Local de travail du Théâtre du Potimarron > 17 route du Petit Rhin 67000 Strasbourg.

Le travail théâtral est dirigé par l’équipe professionnelle du Théâtre du Potimarron.


Pour vous inscrire Jacqueline Martin et Jean-Michel Sicard: Tél : 03 88 33 73 01  : 06 67 79 43 66 ou par e-mail : contact chez theatrepotimarron.com

Publicité
Publicité
ALERTE 2011/ Projet de Théâtre Forum de la compagnie Potimarron, le blog des habitants
Publicité
Albums Photos
Newsletter
Archives
Publicité